mercredi 12 novembre 2008

Le temps peut aussi marquer sublimement les gens. Un sourire jusqu'aux yeux, un visage tout entier souriant. Cette photo est un sourire universel. Un sourire marqué, marquant. Un sourire qui pleure... Sur ce visage souriant, il y a un adulte et un enfant tout à la fois....

mardi 14 octobre 2008

EN AGE

Il court derrière-moi, un tampon encreur à la main. Je viens de l'appeller Papa-ours grognon. Un fou-rire active ma maladresse, je cherche un endroit pour échapper au coup fatal du tampon.
Vitrine de la cour d'école. Les acteurs sont enseignants, à eux deux ils ont presque 66 ans. L'âge n'est pas en jeu, le jeu n'a pas d'âge. Je suis en nage. Le coup n'aura pas lieu, dans cette cour là, les hommes ont la dignité de ne pas taper les femmes, quelle que soit leur arme. Le tampon est remis à sa place, les rires s'espacent. L'ours grogne moins, le jeu a distrait l'animal. Il a oublié déjà les raisons de son découragement. La sonnerie peut retentir, il lui reste quelques minutes encore pour oublier ce qui le tracassait.
Il n'y a pas de différence d'âge, il y a des âges différents, nous ne les atteignons pas sans doute aux mêmes moments. Je veux garder précieux et fréquents ces instants de cour des maîtres.

mardi 19 août 2008

EN MéNAGEMENT

Ménagement : Art de bien diriger, de bien conduire quelque chose.

A l'aube de mes 26 ans, emménager une nouvelle fois. Déplacer encore mes affaires, mener un travail d'archéologue : étudier le passé par les objets. Au détour de quelques cartons trouver à s'arrêter sur ce que je suis. Porter un regard neuf sur qui je suis. Ces objets portent mon histoire, c'est un grand chantier de fouille, chaque objet perdu dans cette stratigraphie perturbée entre ma naissance et aujourd'hui, 26 ans en fouillis dans ces 30 m²... Faire et défaire les cartons, trouver une place aux objets, faire des choix de mise en valeur de ce patrimoine privé. Choix de conservateur du nouveau logement, laisser en réserve les objets les moins pertinents, trouver un fil rouge à l'exposition.
Chaque objet représente quelqu'un, quelque chose. Le canard en plâtre dans sa coquille - Agnès - symbole d'amitié 2000/2002(?); souvenir d'une rencontre fondamentale vers la construction personnelle. Une guirlande d'éléphants blancs - Anne - été 2006 - bonheur et élan pour l'avenir; souvenir d'une année particulière, d'un déménagement peu singulier entre crise d'identité et poids du passé....La liste est longue, chaque objet symbolisant une rencontre, une anecdote, une personne, un âge, un tournant, une envolée,... Archéologie estellienne, le site fouillé par la propriétaire elle-même. Certains objets sont doux à retrouver soit parce qu'ils symbolisent un événement heureux, soit parce qu'ils ancrent une certaine prise de recul de la propriétaire! Je déménage, sans ménagement, l'emménagement comme prise de recul, choix des objets gardés pour accompagner ceux à venir. Choix des pas passés pour accompagner les pas présents. Demain est inconnu, se ménager un espace de vie nouveau, mes objets bien en vue, poids des erreurs mais aussi des choix et des réussites.

dimanche 25 mai 2008

par chemins

Une des plus fines expériences de la vie est de cheminer avec quelqu'un dans la nature, parlant de tout et de rien.
(Autoportrait au radiateur, p.93, Gallimard NRF 1997)





Par les chemins de la vie, de ma vie, il y a des rencontres fortes, celles qui explosent le cœur, le temps de quelques semaines ailleurs, en Egypte, en Arles, à Aix, à Nantes...sur des bancs de fac, de lycée, d'écoles, ....Dans ma vie vers l'âge adulte, un regard puis un autre...laisser les regards complices au gré de quelques échanges verbaux....Savoir détecter dans les yeux, les voix, les gestes le moment ou un autre chemin va faire plus que de croiser le mien...Dans ses dédales de terre, laisser entrer les émotions, les peines, les mots, les échanges, les attentes, les surprises, les rires, les vannes, les caresses...Vos chemins sont sur le mien, mon chemin est sur le vôtre. Apprendre dans vos chemins, vous laissez entrer sur le mien...Chemins de vie, chemins de coeur, chemins de chance, chemins de rires....Cheminer laissant le cœur rythmer ses pas, ne jamais perdre son chemin de vue...laisser se refermer certains chemins aux ronces trop épaisses, ne pas forcer le chemin de quelqu'un. Romain a pris un chemin parallèle au mien, le suivre et je n'aurais jamais rattrapé le mien. Ainsi vont les chemins, croisant, décroisant sans cesse, croissant, décroissant, une fleur par ici, de jolies pierres ailleurs, quelques fossés parfois difficiles à franchir, mais la conscience même du lieu vers lequel aller, se laisser aussi mener sur d'improbables chemins, beaux, riches, apaisants, effrayants aussi parfois....
"Entre un point et un autre, le chemin le plus court est l'amour [...] toutes les souffrances de l'humanité provenaient d'un même malentendu, les hommes couraient après un but et n'arrivaient pas à l'atteindre, tombaient amoureux et n'arrivaient pas à aimer, se rendaient quelque part et se plaignaient du voyage, voyaient le temps filer et craignaient de mourir avant d'être vieux, vieillissaient quand même et vivaient dans l'obsession de leur fin prochaine, les hommes prenaient en compte que le point de départ et le point d'arrivé et oubliaient le chemin qui passe entre les deux. or ce chemin existe quoi qu'il arrive, on ne peut ni l'allonger, ni le réduire, on peut au mieux le reconnaître..." Yann Appery, Farrago

Mon chemin vers la validation est long et plein de joies et de déceptions, de découragements parfois aussi....Mais il est aussi riche de gens, de doutes, de vérités, de colères, de combats, de remises en question, de moi et des autres, les bons comme les mauvais pas sur ce chemin me guident tant vers moi. Les rencontres, le parchemin de ma vie, par chemins je vis........

samedi 10 mai 2008

25 ans d'âge.....



L'âge est sans raison. Nous avons fabriqué le temps, l'âge est création, recréation, récréation... Suis-je une femme de 25 ans ailleurs que dans le calendrier? Je n'ai d'âge que celui que l'Homme veut me donner. Je suis née sans âge, avec une petite âme toute ouverte vers le temps. Je ne pense pas avoir l'âge que le temps me donne.

J'ai toujours pris mon temps, jamais celui des autres. J'ai l'âge de ce que je vis, de ce que je vois...Il faut parfois des années à certains pour grandir sur des choses qui me paraissent immédiates chez moi et inversement. Romain disait souvent que je l'épatais car je mettais deux secondes à comprendre l'humain là où lui mettait des années. C'est drôle lorsque l'on connait son chemin, à y réfléchir je dirais qu'il est à l'âge naïf, ce terme n'est pas ici péjoratif, il y a parfois du bon dans la naïveté, ça serait moins pesant si je savais jouir naïvement de tous les moments.

Bref, je m'éloigne du sujet, l'âge. Le mien. Il est pesant parfois d'avoir un âge si jeune, pour les élèves de ma classe mon âge est vieux alors que j'ai l'air jeune. Ont-ils, du haut de leur 8 ans, déjà tout compris sur l'âge et le temps? Cette relativité toute complexe... Lorsque l'on tombe amoureux, l'âge est alors comme éternel, ne dit-on pas que l'amour est sans âge...même en décalage d'âge... Dès qu'à l'âge....Décalage....Une chose à chaque âge, cage,...J'ai 5 ans et à la seconde qui suit je me sens l'âge du vieux chêne centenaire, j'aime alors à dire que je suis l'être sans âge, un être qui ne s'engage, un être qui s'enrage. On ne me tient en cage, je ne sais être sage, dommage......


mardi 15 avril 2008

c'est l'jeu ma pôv' Lucette!

Non c'était trop beau pour être vrai! Ca n'aurait pas été vraiment sport, un trimestre entier sans visite aucune! Allez ça démarre jeudi, c'est parti pour encore une bonne pincée de stress, deux litres de courage et un cageot d'art pédagogique. Vais-je d'ici là trouver la force nécessaire, cette force que je puise sans limite depuis le mois de septembre pour ne pas craquer face à cette épreuve.
Ceux qui me connaissent savent que je suis joueuse, mon frère le premier, je ne sais dire à quand remonte notre dernière partie de crapette rapide mais nous pouvions y jouer si souvent et si longtemps avant. Sans parler des autres jeux : entre le labyrinthe, le trivial, le monopoly, la bonne paie, le super défi, la guerre des moutons (non allez j'exclus celui ci, il ne s'est pas remis d'une certaine dispute je crois!!!) Elexir, brainstorm, à vos marques,.... et j'en passe, c'est drôle comme à la seule évocation de ces jeux un fou rire s'empare de moi, là seule en Arles, dans mon petit appartement. Les souvenirs de frangins-frangines servent encore à sculpter sur mon visage un sourire dans les moments noirs. Merci à eux. Là, le jeu de la non validée commence à peser, il est temps que les dés s'arrêtent et que quelqu'un gagne pour finir la partie et ramasser les cartes. Je sais que je peux gagner, que j'ai presque gagné mais je sais aussi comme une trop longue partie de jeu peut faire craquer les nerfs. Il y a aussi ces journées, où, enfermés comme 10 cons dans un chalet, Anne, Audrey et compagnie, nous jouiions entre deux bonnes raclettes et grillades dans la cheminée, la partie de tarot ne s'arrêtait jamais, aucun ne souhaitant perdre et tous espérant se refaire. Le jeu souvent en la défaveur des mêmes... Et nous sortiions le taboo pour décompresser un peu du tarot et là les nerfs lâchaient complètement donnant au chalet les allures d'un asile. Il n'y a pas eu de ces soirées cette année, le chalet m'a manqué! C'est dans le jeu que l'on connait aussi ses amis et ses frères, le jeu révèle beaucoup, pour toute soirée de rencontre une soirée jeu vaut tous les dîners romantiques et pompeux! Vous apprendrez plus sur l'autre et vous même dans ces jeux qui portent le nom de société....
Bref, à l'habitude d'une mauvais bloggeuse que je suis, me voilà déjà égarée dans mes souvenirs qui n'intéressent à vrai dire personne. J'entends déjà Mo me dire que ce blog n'est qu'un journal intime et que même s'il m'arrive de lire parfois le journal intime de certaines personens, il serait de bon ton de ne pas publier le mien....Mais Mo, tu me connais, je suis excessive....Dans le jeu, il en va de même....
Pour mon jeu de cette année, on ne m'a pas vraiment donné les règles, je connaissais le but du jeu : être validée, le nombre de joueurs : 3 (moi - l'IUFM - l'inspecteur). Tiens l'idée du jeu de la non validée en jeu de plateau pour amuser mes amis seraient à creuser, avec un boutiquage de questions à la con, des inspecteurs méchants, des maître formateur d'IUFM, des PE, et beaucoup d'alcool et interdiction d'avoir recours au programmes pendant la partie...On pourrait coucher avec tel ou untel selon si on veut réussir mais ça pourrait aussi se retourner contre nous avec la carte spéciale "jeniquepaspourvalider"....
Bref, je dis n'importe quoi, il est tard mon cerveau s'embrume, la pièce aussi, je cherche à repêcher le fil de ce message...Il vient juste dire que j'ai encore une case : visite avant de passer par la case départ sans tomber dans la prison, ni d'avoir à hypothéquer mon hôtel rue de la paix, là ou tranquille je dormais....La case chômage est sous mes pieds et dans mes cauchemars. Pourtant, je joue la partie sans perdre mon sourire, sans ignorer non plus le pire... Le jeu est ainsi fait, les dés sont encore à jeter, prions là que ce soit mon dernier jet....Il aura l'allure d'une séance de rugby, soyons fou, il ne reste plus que ça dans ce jeu là pour que les nerfs ne me lâchent pas!!!!

vendredi 11 avril 2008

Femmes d'à faire

Un petit délire d'écrivain apprenti de salle d'attente, inspiré d'une journée dans la cage aux fauves aixoise ...

Ici toutes se donnent un air. Le mistral n'est pas le seul vent à courir dans les rues. Les femmes s'affairent à occuper leur vie d'à faire pour plaire le temps de quelques courant d'air. Leur garde-robe à refaire chaque semaine au prix d'un toît à la semaine. Femmes à faire aux mille affaires s'affairent à se donner ainsi un air. Femmes de vent, grand courant d'air de la tête aux pieds il faut tout balayer. Etre dans le bon vent. Le mistral s'active et hurle sur ses corps refaits d'une voix si vive. Spectaculaires femmes d'à faire. Femme d'à côté, je cherche une raison à donner à ce manège doré. L'argent s'envole dans ce courant printanier brûlant la main de mes pensées. Elles ont "à faire" disent-elles, si vite leur café consommé. Tant de boutiques, d'essayages, de soins et tant autres besoins. Vite, l'image doit être parfaite, pare-fête. Vite, la tenue idéale, des UV et surtout plus un poil. Etre d'une beauté glacée figée dans le miroir teinté. Le vent tourne si vite ici. Et moi, devant tout se paraître, pare-être, je reste un bloc. Le vent fouette mon visage si imparfait, ma peau imprime sans aucune lutte les marques de mon temps. A la recherche d'une identité, la vérité toute entièrement sur moi dessinée. Les souvenirs sont gravés sur cette peau, une chute ici, une cascade là, des fou rires, des bêtises, des risques pris, des marques de ma vie... Comment peut-on vouloir seulement penser à gommer tout cela? Dans ce monde peuplé de 6 milliards d'âmes, il paraît insensé d'ainsi se confondre. Plaire et se plaire n'est-ce pas avant tout s'accepter comme personnage et non comme seule image? L'archéologie du corps comme seul soin de confort. A nu face à la glace, courage, audace! Une femme sans paraître, sans pare-être, a ici alors toute sa place. Le courage s'imprime dans les traces de l'âge. Les moindres défauts lecture de notre temps sur le livre de la peau. Le texte, ses virgules et ses points est une telle histoire humaine. N'effacez point les lignes de ce livre là! Etre sans paraître c'est ne pas disparaître. Arrêtez femmes du beau monde, cette confusion de votre perfection. Rassemblez là votre courage à la force même de votre bel âge. Gardez vos défauts, regardez, regardez si haut dans les pensées et les idéaux, tendez les mains plus haut que le corps lui même, laissez s'envoler l'argent pour des idées. Le mistral pourra alors emporter tous ces actes d'être vers des monts sans paraître. La glace se brisera alors non plus à votre unique image mais à vos mille courages, et dans chaque éclat mille beautés sont déjà données...Vous serez comme démultipliées, grandeur, beauté. Nues et magnifiques, nuées de beauté vers les plus hauts pics. L'âme retrouvée de toute vérité. Les secrets de femmes alors libérés, la vitre du pare-être est enfin brisée....

mercredi 9 avril 2008

Trombinégoscope (1)


Un titre avec un jeu de mot dont je ne suis pas peu fière, oui je sais j'adore les jeux de mots, c'est même ma passion, trouver à caser à tout moment le bon jeux de mot, et pour une fois vous noterez (ceux qui me connaissent) qu'il n'est pas à connotation sexuelle....
Voici donc ma petite trombine pour ceux qui ne me voit pas souvent....


mardi 8 avril 2008

Courage

S'il y a un mot à retenir me caractérisant durant ces longs et riches premiers trimestres de l'année scolaire 2007/2008 je choisirais alors le courage. Il est vrai que cela peut paraître un tant soit peu prétentieux. Ce blog l'est d'une certaine manière, il parle de moi, des autres aussi, mais toujours par le prisme de mon regard...
Le courage, ceux qui me connaissent savent alors que j'en manque bien souvent, que j'en ai particulièrement manqué à certains moments où, peut-être un peu plus courageuse, j'aurais su affronter certaines choses sans que cela me mène dans d'obscurs gouffres. Mais il est vrai aujourd'hui, je pense pouvoir m'associer à ce terme : courage. Je ne l'avais pas vraiment réalisé avant ce fameux soir de début février. D'une flamme offerte sans tabou à un être cher je me suis rendue ridicule, mais à en retenir un seul mot pour tout refus je garde celui de courageuse. Oui, dans ce grand moment estellien, j'apprends alors que je suis courageuse. Et depuis je ne regarde plus les choses de la même manière. Et il me paraît venu le moment de mettre des mots sur tout cela, aussi lourd que cela puisse être pour les lecteurs...
Pour commencer l'année scolaire, j'ai choisi de quitter Aix, pour moi cela ne s'apparentait pas à du courage mais à du bon sens, quitter cette ville où je me sentais si mal, tellement agressée et fatiguée par les prix, les gens, le passé, les bruits, les touristes, les rues, la saleté, les apparences, les voitures, et j'en passe. C'était vital de partir de quitter cette ville qui représentait beaucoup d'échecs : amoureux, professionnels, personnels...Bref, j'ai pris mes cartons et mes souvenirs, j'ai pris mes envies de renaissances et de reconstruction. J'ai choisi une autre ville, une autre vie, sur une terre vierge de passé et de nostalgie. Je ne savais pas qu'aux yeux des autres cela pouvait s'apparenter à du courage. Mais il est vrai qu'en quittant Aix, je quittais aussi une certaine sécurité, certaines personnes importantes. Peut-être voulais-je me prouver qu'elles reteraient importantes quelque soient l'endroit où j'habite. J'ai cette tendance à m'éloigner des gens que j'aime, c'est peut-être ma façon de les aimer d'ailleurs. J'aime en quittant...Est-ce là du courage? Est-ce là ma façon de ne pas oublier d'être moi avant l'amour même que j'ai pour les autres et qui est souvent excessif ? Je pense là à ma famille, à ma meilleure amie, à Sophie, à Ga, à Anne et à tous ceux qui ont fait plus que croiser mon chemin.
J'ai longtemps cru que je ne pouvais être quelqu'un que l'on puisse aimer réellement, condamnée par cette certitude je mets un temps extrêmement long pour donner ma confiance entière aux autres. Je manque de courage vis-à-vis de ce que l'on peut penser de moi. Enfin peut-être devrais-je ici parler au passé. En effet, cette année sans me le dire vraiment, j'ai entammer toute nouvelle relation, quel qu'elle soit par un don entier et sans retenue. Et cela tant avec les élèves, que les collègues. Estelle peut être maladroite, drôle, piquante, moche, jolie (si parfois un peu), absente, enfant, adulte, grognon, souriante (très souvent), enseignante apte à tenir une classe, minutieuse dans sa préparation, à l'arrache (si si et ça marche aussi très bien), exigeante, coulante, pathétique, attachante...bref tant de choses que je n'arrivais pas à assumer dans ma nature même d'être de nature et de droit sur cette Terre, dans ce pays...Bref, je prends enfin le courage de m'accepter dans toute mon ambiguïté même. Je réalise là que sans quitter Aix je n'aurais sans doute pas pu accéder à tout cela.
Du courage il est vrai, aux yeux des autres il m'en a fallu une large dose pour affronter mon statut de non validée de l'Education nationale, affronter le défilé de visiteurs dans ma classe, affronter les entretiens, les critiques, les jugements, mais aussi et surtout les conseillers ici m'ont apporté de la confiance, des sourires, un regard extérieur, des encouragements. Tiens être encouragée , oui cette épreuve professionnelle m'a aussi fortement guider dans la voie du courage. Mes collègues n'y ont pas laissé leur part non plus, aurais-je pu tomber dans une école autre avec une place si évidente à prendre? Aurais-je pu avoir des collègues plus souriants, plus sincères, tant dans leur humour décalé, que dans leurs aides diverses et variées? Chacun à sa manière, m'a apporté ce que j'ai peut-être aussi eu le courage d'aller chercher....J'ai tendance à remettre mon mérite aux autres, ils ont contribués, tous et toutes, à ma naissance dans ce métier mais je dois aussi avouer avec courage que j'y étais prète. Je sais maintenant chaque matin au réveil que ce métier est pleinement le mien, il m'aura fallut du courage pour le dire enfin!
Je viens de me relire, un certain manque de courage à assumer ce message me pousse à ne pas le publier mais vu l'intitulé, je clique courageusement sur OK....

lundi 7 avril 2008

perles d'élèves... (1)

Ils ont entre 7 et 9 ans et ce sont des poètes.....des magnifiques poètes...avec leur innocence et leur envie de remplir l'implicite du contrat didactique : répondre quelque chose pour que la maîtresse sache qu'on a cherché quand même.... Voici quelques uns de leurs jolis jeux de mots involontaires et qui égaient toujours les moments de correction!!!! Je m'efforcerai par la suite de les noter plus régulièrement....pour vous mais aussi pour moi, pour ne pas les oublier....

Exercice d'orthographe en classe de CE1 avec une liste de mot que certains ont oubliés de consulter pour s'en aider en cours de route.... :
- Le féminin de "bon": M. : "bonbon"; G.: "pas bone".
- Entre le matin et l'après-midi : M. :"les nuages".
- Généreux, honnête, serviable : G. : "maman" (trop mimi, sauf que le mot à retrouver était brave....).

Retrouvez le sens de ces expressions (que nous avions bien vues et revues en classe...):
- avoir un poil dans la main : A. : " être bon en tout" (tiens c'est drôle j'avais pris cet élève en exemple pour illustrer ses moments ou il a la flemme de copier les leçons au tableau et il a associé ça à être bon en tout...intéressant.....)

Voilà, c'est tout ce qui me revient pour le moment...je joins ici une petite photo de ma classe, en U...comme unique, union, unité, un, uno, université, universel, ... (mots trouvés par les gamins..)

samedi 29 mars 2008

....pour Sophie....mais pour tout le monde aussi....


Lorsqu'une fin d'année se profile, même s'il reste encore 12 semaines avec les bibous. Il est souvent temps de faire un point, sans doute pour mieux aborder alors ce que nous dessinerons pour l'année à venir...

Si un génie passait par ici, là tout de suite maintenant, mon premier vœux serait de reprendre une classe de CE1 dans la même école, le deuxième serait alors que Sophie soit aussi dans cette école, et enfin le troisième est secret mais il va là où mon coeur me mène si souvent!

Hier soir Sophie m'a téléphoné. Un de ses coups de fil auquel je ne peux m'empêcher d'attacher une jolie phrase de Christian Bobin : "Une tourterelle, longtemps immobile et songeuse sur une branche du tilleul, s'envole brusquement, comme saisie par une pensée si belle qu'il lui faut tout de suite aller la dire à son ami.". Entre Sophie et moi c'est ainsi, j'adore lorsqu'elle appelle, la voix tremblante d'une chose à me dire, là tout de suite maintenant. Je suis aussi excitée qu'elle à l'idée du croustillant de son histoire...Et ça marche aussi dans l'autre sens...Je crois que nos deux existences sont très proches dans leur apparentes différences!

Bref, Sophie émet de plus en plus fortement le souhait de venir sur Arles, un peu perdue dans les pour et les contres, les "et si...", les "je sais pas"...elle vient me demander une certaine motivation afin d'enfin prendre sa décision....Elle ne le sait qu'un peu mais au fond de moi je souhaite vraiment qu'elle fasse ce choix. Mais je ne tiens pas à ce qu'elle le fasse pour moi, je veux que ça soit uniquement pour elle...Parce que moi mon choix a été un peu celui d'une paumé l'an dernier. Mais savais-je sans doute déjà que j'adorerai la vie ici.

Nous sommes samedi soir il est presque 20h, je suis seule et je n'ai rien prévu d'autre pour le weekend que de travailler et de profiter du ciel magnifiquement bleu et peu pollué, là tout entouré des marais et avec une vue sur les Alpilles dans cette cité arlésienne où mon coeur m'a porté. Je n'ai jamais ressenti aussi fortement mon appartenance à une ville avant cette année, alors Sophie, je te le répète encore une fois, à ta place je sais ce que je ferais lors du mouvement. Mais je sais tout aussi bien comme le choix d'un changement de ville peut être difficile! Je crois pouvoir dire qu'arles est la seule et première ville que j'ai choisie de moi même et pour moi même. Et à l'époque où j'ai fait ce choix l'an dernier je n'en avais pas vraiment conscience! Je suis née à Nantes, là où mes parents m'ont désirée, ensuite pour ma venue puis celle de mon frère ils ont déménagé à Blain, pour mes études mais surtout pour Romain j'ai été vivre à Aix-en-Provence. J'ai mis longtemps à comprendre que j'aimais l'idée de cette ville mais pas du tout sa réalité quotidienne, pour cela il m'aura fallut une rupture. 5 années de non-être du point de vue confort du cadre de vie.....

Et puis, j'ai atterri sur Arles, pourtant pleine de doutes, tant émotionnels que professionnels, le coeur lourd mais je m'y suis sentie tout aussitôt chez moi...Bon il vrai, et Sophie le sait tant, l'équipe et la classe où je me suis retrouvée ont fortement augmenté mon quotient bien-être et j'ai cumule les points communs chez nombre de collègues...Bref, Sophie je ne peux en dire plus, je ne sais exprimer plus mon gout pour la vie ici. Mais je sais aussi à quel point d'une personne à l'autre, les goûts sont différents...tu aimes les jeunots, j'aime les vioc'. Je rigole, je sais que tu sauras trouver ta place ici....Mais la conclusion ici, reste du même ordre que l'introduction, il ne tient qu'à toi de prendre ta décision....

Bon pour te donner un peu plus envie à suivre quelques clichés arlésiens....

mercredi 26 mars 2008

...de quelques balades photographiques... (1)

Dans la solitude de l'hiver, les balades photographiques furent belles et nombreuses. S'évader un peu au gré des couchers de soleil, cherchant quelques réglages appropriés sur l'appareil, rien de tel pour évacuer le stress et autres....Bref, entre quelques bons footings hivernaux, l'appareil photo n'était jamais loin et je vous offre quelques uns de ces clichés estelliens....




Un ciel si beau qu'il me faut le saisir...Attendre et trouver un point de vue pour fixer cette émotion là!



Les lumières d'une ville sur l'eau, ma folle envie de les voir s'animer d'un mouvement de poignet et voici un joli résultat....vive Arles au fil de l'eau!


Un lampadaire décoré....surprenant mon regard au coin d'une rue arlésienne...Ils sont fous ces arlésiens!






L'hiver aux saintes marie de la mer, le soleil est donné couchant pour la solitude et le repos des pensées....




lundi 24 mars 2008

Féria!




C'est le premier message de ce blog! Je vais le dédier à Gwen....Voici un moment déjà que je voulais tenir un petit blog de tout et de rien, pour mettre des photos à la Estelle, des textes et diverses choses qui traversent ma vie afin que ceux qui sont loin puissent un peu "vivre" aussi tout ça avec moi! Et voilà, Gwen est passée à l'acte avant moi, et je me lance enfin...
Arles est dans une ambiance féria!!! Pâques sonne à point pour profiter un peu des gens, amis, collègues, famille... Voici quelques photos de ce weekend particulièrement froid et venté, mais Olé
dans l'ambiance des taureaux (entraperçus vaguement....)!



Sylvain, Gwen et Shadow ont réchauffé l'atmosphère de mon appartement presque rangé.....La veille, l'ambiance était particulièrement festive avec des collègues et de la sangria...des musiciens festifs mais peu accordé dans la bodega des enseignants....A minuit le thermomètre de la ville indiquait 6° et il est rapidement passé à 4°. Le lendemain avec 'tit frère et Gwen les températures étaient encore plus basses, mais je pense qu'hier soir avec Audrey, Mika et Anne, malgré deux polaires et une grosse veste les records de l'hiver ont été battus....