vendredi 11 avril 2008

Femmes d'à faire

Un petit délire d'écrivain apprenti de salle d'attente, inspiré d'une journée dans la cage aux fauves aixoise ...

Ici toutes se donnent un air. Le mistral n'est pas le seul vent à courir dans les rues. Les femmes s'affairent à occuper leur vie d'à faire pour plaire le temps de quelques courant d'air. Leur garde-robe à refaire chaque semaine au prix d'un toît à la semaine. Femmes à faire aux mille affaires s'affairent à se donner ainsi un air. Femmes de vent, grand courant d'air de la tête aux pieds il faut tout balayer. Etre dans le bon vent. Le mistral s'active et hurle sur ses corps refaits d'une voix si vive. Spectaculaires femmes d'à faire. Femme d'à côté, je cherche une raison à donner à ce manège doré. L'argent s'envole dans ce courant printanier brûlant la main de mes pensées. Elles ont "à faire" disent-elles, si vite leur café consommé. Tant de boutiques, d'essayages, de soins et tant autres besoins. Vite, l'image doit être parfaite, pare-fête. Vite, la tenue idéale, des UV et surtout plus un poil. Etre d'une beauté glacée figée dans le miroir teinté. Le vent tourne si vite ici. Et moi, devant tout se paraître, pare-être, je reste un bloc. Le vent fouette mon visage si imparfait, ma peau imprime sans aucune lutte les marques de mon temps. A la recherche d'une identité, la vérité toute entièrement sur moi dessinée. Les souvenirs sont gravés sur cette peau, une chute ici, une cascade là, des fou rires, des bêtises, des risques pris, des marques de ma vie... Comment peut-on vouloir seulement penser à gommer tout cela? Dans ce monde peuplé de 6 milliards d'âmes, il paraît insensé d'ainsi se confondre. Plaire et se plaire n'est-ce pas avant tout s'accepter comme personnage et non comme seule image? L'archéologie du corps comme seul soin de confort. A nu face à la glace, courage, audace! Une femme sans paraître, sans pare-être, a ici alors toute sa place. Le courage s'imprime dans les traces de l'âge. Les moindres défauts lecture de notre temps sur le livre de la peau. Le texte, ses virgules et ses points est une telle histoire humaine. N'effacez point les lignes de ce livre là! Etre sans paraître c'est ne pas disparaître. Arrêtez femmes du beau monde, cette confusion de votre perfection. Rassemblez là votre courage à la force même de votre bel âge. Gardez vos défauts, regardez, regardez si haut dans les pensées et les idéaux, tendez les mains plus haut que le corps lui même, laissez s'envoler l'argent pour des idées. Le mistral pourra alors emporter tous ces actes d'être vers des monts sans paraître. La glace se brisera alors non plus à votre unique image mais à vos mille courages, et dans chaque éclat mille beautés sont déjà données...Vous serez comme démultipliées, grandeur, beauté. Nues et magnifiques, nuées de beauté vers les plus hauts pics. L'âme retrouvée de toute vérité. Les secrets de femmes alors libérés, la vitre du pare-être est enfin brisée....

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