mercredi 8 décembre 2010

Continentîle

Je suis à Continentîle. Trop fragile pour te savoir grande ou île.

Échouée ici depuis des jours, sans sommeil, aux instincts flottants : refusée des morts, élue vivante.

Continentîle, impossible retour aux autres. Ton sable et ton eau pour toute fin.

De ce voyage, une peau sans frontière collée à moi, l'espoir évanoui de ces vies. La mienne ici, vaine puisqu'épuisée. La leur là, légère puisqu'en paix. La mienne ici, inutile puisqu'échouée. La leur hélas, belle puisqu'abandonnée.

Leurs corps sur moi, posés en lambeaux. Leurs mots encore en abandon. Flots des mots en barque.

Libérée ici, régner en vie, seule, sale, gluante.

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